Témoignages de musiciens et de voyageurs

De Lamentations de Jérémie.

Les témoignages concernant les Offices des Ténèbres sont suffisamment peu nombreux pour être portés à notre connaissance. Ceux qui suivent sont surtout le fait du XIXe siècle. On y retrouve quelques compositeurs comme Auguste-Louis Blondeau et Félix Mendelssohn mais surtout des voyageurs. La qualité de leurs déclarations est donc disparate mais elles permettent de donner une idée des cérémonies de la Semaine Sainte.

Ces témoignages relatent peu les matines sur un plan musical et insistent un peu trop sur l'aspect "folklorique" des processions, toujours impressionnant, certes, mais peu conformes à la liturgie.













Ces quelques témoignages, en faisant abstraction de quelques situations épisodiques, permettent de relever qu'au XIXe siècle, ces témoignages étant tous de ce siècle, on attachait encore beaucoup d'importance aux cérémonies de la Semaine Sainte.


Au Canada, la Semaine Sainte obtenait une attention toute particulière au Collège Sacré-Cœur de Saraquet au Nouveau-Brunswick. Un témoignage de 1949 d'un Père de la Congrégation de Sainte-Croix, un Eudiste, rapportait les propos suivants : Je me rappelle pourtant l'exclamation d'un jeune qui en est à sa première année de collège : "Ce n'est pas comme chez nous, les offices, c'est bien plus beau ici !" Le chant si dramatique de la Passion, l'office des Ténèbres, avec son symbolisme si saisissant et le chant des Lamentations, tout était nouveau pour l'élève, tout l'avait intéressé, et d'autres avec lui... Un liturgiste pieux et zélé expliquait chaque matin aux plus jeunes, l'office du jour, et les cérémonies mieux comprises, étaient mieux suivies." Aux Etats-Unis, à l'église traditionaliste de la Confraternity of Ss. Peter & Paul , les Ténèbres continuent à être célébrées en suivant la Bulle de Saint Pie X, Divino Afflatu de novembre 1911. En Grande-Bretagne, en avril 2004, le Temple Church, église anglicane de Londres, affiche clairement le programme de ses activités musicales (extraits) : • Palm Sunday : Lamentations (v. 1:1 à 3) de Alfonson Ferrabosco ; • Maundy Thursday : Introït : O vos omnes (v. 1:12) de Giovanni Croce ; • Good Friday : Choral Mattins and Sung Litany : Introït : O vos omnes (v. 1:12) de Giovanni Croce ; Lamentations II de Thomas Tallis. Il faut dire aussi que cette église entretient une school-education of choristers pour ses programmes de plain-chant ou polyphoniques liturgiques. A Jérusalem, l'histoire des communautés chrétiennes, et leur diversité , commence dès le début de notre ère avec Jésus-Christ. Les célébrations de l'Église catholique couvrent tout l'espace des lieux saints, lieux authentiques, et les sept jours de la Grande Semaine, puisque c'est ainsi qu'on l'appelle à Jérusalem. Elles donnent ainsi une revitalisation prégnante du souvenir de la passion de Jésus- Christ. Quand les franciscains eurent voulu adopter la réforme liturgique de Vatican II, à cause des autres communautés religieuses locales, ils ont été dans l'obligation de demander une dérogation pour continuer à célébrer avec le rite prévatican. Il aurait été très délicat de défaire le quadrillage serré des célébrations des six communautés présentes dont le Statu quo des Lieux Saints a été arrêté par un décret civil turc en date du 8 février 1852 entériné par le traité de Paris (1856), celui de Berlin (1878), par la Société des Nations (1922) et les Nations Unies (Corpus separatum, Résolution 181 du 27 Novembre 1947), même si ce décret crée une situation à l'avantage de l'Église orthodoxe grecque. Ainsi, les Ténèbres des jours du Triduum sacrum, au Saint-Sépulchre , sont officiées par le patriarche à 15 heures. Dans la tradition romaine, on est à mi-chemin entre les matines et les nocturnes.

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