Quelques témoignages plus récents

De Lamentations de Jérémie.

Au Canada, la Semaine Sainte obtenait une attention toute particulière au Collège Sacré-Cœur de Saraquet au Nouveau-Brunswick. Un témoignage de 1949 d'un Père de la Congrégation de Sainte-Croix, un Eudiste, rapportait les propos suivants : Je me rappelle pourtant l'exclamation d'un jeune qui en est à sa première année de collège : "Ce n'est pas comme chez nous, les offices, c'est bien plus beau ici !" Le chant si dramatique de la Passion, l'office des Ténèbres, avec son symbolisme si saisissant et le chant des Lamentations, tout était nouveau pour l'élève, tout l'avait intéressé, et d'autres avec lui... Un liturgiste pieux et zélé expliquait chaque matin aux plus jeunes, l'office du jour, et les cérémonies mieux comprises, étaient mieux suivies."

Aux Etats-Unis, à l'église traditionaliste de la Confraternity of Ss. Peter & Paul#25, les Ténèbres continuent à être célébrées en suivant la Bulle de Saint Pie X, Divino Afflatu de novembre 1911.

En Grande-Bretagne, en avril 2004, le Temple Church, église anglicane de Londres, affiche clairement le programme de ses activités musicales (extraits) :

  • Palm Sunday : Lamentations (v. 1:1 à 3) de Alfonson Ferrabosco ;
  • Maundy Thursday : Introït : O vos omnes (v. 1:12) de Giovanni Croce ;
  • Good Friday : Choral Mattins and Sung Litany : Introït : O vos omnes (v. 1:12) de Giovanni Croce ; Lamentations II de Thomas Tallis.

Il faut dire aussi que cette église entretient une school-education of choristers pour ses programmes de plain-chant ou polyphoniques liturgiques.

A Jérusalem, l'histoire des communautés chrétiennes, et leur diversité#26, commence dès le début de notre ère avec Jésus-Christ. Les célébrations de l'Église catholique couvrent tout l'espace des lieux saints, lieux authentiques, et les sept jours de la Grande Semaine, puisque c'est ainsi qu'on l'appelle à Jérusalem. Elles donnent ainsi une revitalisation prégnante du souvenir de la passion de Jésus- Christ. Quand les franciscains eurent voulu adopter la réforme liturgique de Vatican II, à cause des autres communautés religieuses locales, ils ont été dans l'obligation de demander une dérogation pour continuer à célébrer avec le rite prévatican. Il aurait été très délicat de défaire le quadrillage serré des célébrations des six communautés présentes dont le Statu quo des Lieux Saints a été arrêté par un décret civil turc en date du 8 février 1852 entériné par le traité de Paris (1856), celui de Berlin (1878), par la Société des Nations (1922) et les Nations Unies (Corpus separatum, Résolution 181 du 27 Novembre 1947), même si ce décret crée une situation à l'avantage de l'Église orthodoxe grecque.

Ainsi, les Ténèbres des jours du Triduum sacrum, au Saint-Sépulchre#27, sont officiées par le patriarche#28 à 15 heures. Dans la tradition romaine, on est à mi-chemin entre les matines et les nocturnes.


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25. Eglise traditionnaliste, Liberty Township, Ohio.
26. Sans rentrer dans le détail, on peut relever quatre catégories de communautés : orthodoxes-chalcédoniennes (orthodoxes orientales qui reconnaissent la primauté honorifique du patriarche de Constantinople), orthodoxes non-chalcédoniennes (monophysites, Eglises arménienne, copte, éthiopienne et syrienne, qui ont refusé de reconnaître les décrets adoptés par le concile de Chalcédoine en 451), catholiques romains (communautés latines et uniates : coptes d'Alexandrie, melkites, maronites et syriens d'Antioche, arméniens de Cilicie, chaldéens de Babylone et latins de Jérusalem) et protestants (communautés anglicanes, luthériennes et presbytériennes).
27. La basilique du Saint-Sépulchre est la cathédrale des trois Patriarches Orthodoxe grec, latin et arménien. D'où son nom de concathédrale.
28. Á Jérusalem, le patriarcat latin, fondé par les Croisés après leur prise de la Ville Sainte le 15 juillet 1099, est dirigé par un évêque détenteur du titre de patriarche, actuellement Sa Béatitude Michel Sabbah. Le patriarcat couvre Israël, la Jordanie, la Cisjordanie et Gaza et Chypre.

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