Lectionarium officii – Algerus Leodiensis – Isaac de Stella (XIIIe siècle))

De Lamentations de Jérémie.

Classé à Latin 812 à la Bibliothèque Nationale de Paris, ce codex est daté du XIIIe siècle. Il s'agit d'un lectionnaire de l'office (9 leçons) dans lequel, pour la partie qui nous intéresse, c'est-à-dire les Lamentations de Jérémie, le Samedi saint est situé entre la 3e et la 4e leçon : Recordare Domine (5ème chapitre des Lamentations de Jérémie repris dans sa totalité). La notation noire ou évidée est carrée sur 4 ou 5 lignes rouges, grattée et remplacée par une autre (ff. 175v-178). La majorité des initiales est en couleur à filigranes dont deux complétées par des figurines féminines (f. 177).

L'intonation des versets est toujours sensiblement la même : ré fa sol sol, les brèves figurant indifféremment en noir ou évidées comme le montre l'exemple 1. Il semble que les anciennes notes aient été conservées et les brèves évidées intercalées au besoin. Rappelons que le texte n'a pas fait l'objet d'un grattage et que, par conséquent, il était nécessaire d'aligner les brèves sur le texte (enfin à peu près comme on peut le voir).

Ce qui peut apparaître du reste du grattage de l'ancienne notation (aux erreurs près dues éventuellement à la transparence du parchemin), laisse entendre qu'elle était plus linéaire et qu'il y avait une corde de récitation qui aurait disparu au profit d'une notation plus complexe.

De temps en temps, les fameuses brèves non évidées, restes de l'ancienne notation, révèlent des binariæ (ici des pes) et des ternariæ (ici un climacus) entre lesquels des brèves évidées ont été grossièrement intercalées (voir ex. 2).

Les deux derniers folios (178 et 178v) présentent des portées de 4 ou de 5 lignes rouges avec une notation plus simple comme s'il n'y avait jamais eu de grattage. Mais il serait trop rapide d'insinuer que les premiers versets aient été notés de la même façon car le verset suivant, le 5:20 est plus orné. Sur ce folio, la grande majorité des brèves est noircie (voir ex. 3).

La corde de récitation sur le sol est fréquemment rencontrée sur l'ensemble de la leçon, la seule qui fait l'objet d'ailleurs d'une écriture digraphte. Le mode dorien adopté ici révèle bien la gravité recherchée car c'est le ton habituel des hymnes religieuses et des chants lents et dignes.


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