Jean-Jacques Rousseau

De Lamentations de Jérémie.

(Genève 1712 – Ermenonville 1778)

Ecrivain, philosophe, copiste, théoricien et compositeur suisse de descendance française protestante, il reçoit une formation musicale à la cathédrale d'Annecy puis en l'enseignant de 1730 à 32 à Neuchâtel et à Lausanne. Selon Fétis, n'ayant pas eu d'éducation musicale proprement dite, n'ayant même jamais appris régulièrement la musique, il fut toujours mauvais lecteur et médiocre harmoniste, bien qu'il eût à un éminent degré l'instinct et l'amour de l'art. Il exerce tout d'abord un métier de copiste, se rend à Paris en 1741, tente l'année suivante de simplifier l'écriture musicale en substituant aux notes et portées un jeu de chiffres, se rend à Venise en 1743 comme secrétaire du comte de Montaigu, se confronte à la musique italienne de Nicola Antonio Giacinto Porpora, de Giovanni Battista Pergolesi et peut-être d'Antonio Vivaldi, de retour à Paris, entretient une longue polémique avec Jean-Philippe Rameau, qui aboutit à la publication de son Dictionnaire de musique en 1767. Diderot lui confie en 1748-49 la rédaction des articles sur la musique de son Encyclopédie dans lesquels figurent des critiques à l'encontre du système harmonique de Jean-Philippe Rameau. La Querelle des Bouffons éclate en 1752 opposant le cercle des gens de lettres d'un côté (Denis Diderot, Jean-Jacques Rousseau, Paul Henri, baron d'Holbach, Friedrich Melchior, baron de Grimm) et les musiciens professionnels de l'autre, au cours de laquelle la musique française est sévèrement critiquée comme un effet de la perversion cultivée (Catherine Kintzler).

Ses goûts musicaux sont simples voire simplistes, préférant à la mélodie et à la polyphonie, l'unisson ! Il compose vers 1772 une Leçon de ténèbres pour voix solo et bc figurant dans les Manuscrits originaux de la musique (de J.J. Rousseau) trouvés après sa mort (F-Pn, Rés Vm7 667 p. 396), intitulée Quomodo sedet sola civitas (1ère Leçon du Mercredi Saint) sans l'Incipit et les lettres hébraïques, mais selon Jean-Baptiste Élisée Julien Tiersot (J.J. Rousseau, 1912), dont l'expression est juste et élevée.

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