Et en province...

De Lamentations de Jérémie.

Mais le spectacle ne se limite pas à la ville de Paris. L'histoire des maîtrises, en France et partout ailleurs, est truffée d'exemples de recrutement pour certaines fêtes religieuses ou d'événements importants. Et si on se réserve le droit d'en citer quelques-uns, c'est uniquement à cause de leur manifestation au cours du Triduum sacrum.

La maîtrise de la primatiale de Nancy aux XVIIe et XVIIIe siècles recrutent : à plusieurs reprises, des instrumentistes viennent renforcer les effectifs de la maîtrise [...] En 1740, une délibération du chapitre fait état des fêtes dont les offices doivent être célébrés avec 3 instrumentistes supplémentaires. Le texte parle de 3 symphonies sans autre indication d'instruments lors des célébrations suivantes : solennités de Noël, les Rois, Saint-Sigisbert (début février), Lamentations (25 mars), Les Leçons de Jérémie qui précèdent Pâques, la fête du Saint-Sacrement, l'Assomption, la Toussaint.#67

Le règlement de la collégiale Saint-Georges précise même qu'à la S[ain]cte Sebmaine es Jours des Tenebres Les premiere lecon du chacun Jour se doibt chanter en Musicque et le Miserere a la fin.#68

Pareillement à la cathédrale d'Angers.

Une étude plus approfondie des musiques acceptées par les diocèses français permettrait sans doute de se rendre compte que le phénomène insolite dénoncé à Paris n'agissait pas moins en Province avec peut-être un peu plus de nuance et de respect de la liturgie.


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67. La maîtrise de la primatiale de Nancy aux XVIIe et XVIIIe siècles. Yves Ferraton. pp. 118 et s.
68. La vie musicale à Nancy au temps de Jacques Callot. René Depoutot. Extrait des Réglements de la Collégiale Saint-Georges au sujet du M[ai]tre Des Enfans de chœur et de la musique. A.D.M.M. G3063. pp. 37 et s.

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