Loyset Compère
De Lamentations de Jérémie.
[Aluyseto, Ludovicus, Ludovici, Loïset]
(Hainaut, ~1445 – Saint-Quentin 1518)
Compositeur français, sa formation musicale est assurée à Saint-Quentin (il est peut-être l'élève de Johannes Ockeghem, puis devient chantre de la chapelle de Galeazzo Maria Sforza à Milan, en 1474, avec Josquin des Prés, Alexandre Agricola, Johannes Martini et Gaspar van Weerbecke, est chantre ordinaire de Charles VIII en 1486, puis sa trace est retrouvée à Cambrai, en 1498, et à Douai, en 1500. A la fin de sa vie, il est chanoine à la collégiale de Saint-Quentin. Jean Lemaire de Belges#1 le range à côté des grands maîtres :
- Au fin milieu du cœur, ouyr pourrez
- Entrebriser musique Alexandrine
- Et de Iosquin les verbes coulourez.
- Puis d'Ockeghem, l'harmonie tresfine
- Les termes doux de Loïset Compere
- Font melodie aux cieux mesmes confine.
Il excelle dans les œuvres comportant au cantus firmus un chant avec des valeurs longues et assez indépendant des autres parties plus animées qui consistent principalement à faire des imitations (par exemple, Le corps / Corpusque meum, Plaine d'ennuy / Anima mea, O devotz cueurs / O vos omnes). Cette dernière pièce en motet qui combine un texte de chanson spirituel O devotz cueurs et le v. 1:12 en latin chanté cantus firmus, O vos omnes des Lamentations de Jérémie, incline vers un contrepoint léger et fluide dont l'exquise limpidité n'est peut-être pas tout à fait d'accord avec le sens du texte, mais qui n'en est pas moins, pour cela, d'une ineffable séduction musicale (Closson, tome I, p. 96).
Une autre version, plus sérieuse cette fois-ci, de cet O vos omnes à 3 voix (STB), traité sous forme de motet reprend le début du verset 1:12 Lamed, la partie centrale du v. 1:18 Sade, et le début du v. 1:19 Coph pour former le texte suivant :
- N'êtes-vous pas touchés, ô vous tous qui passez ?
- Regardez et voyez s'il est une douleur comparable à la mienne.
- Écoutez, je vous prie, vous, tous les peuples et voyez ma douleur.
- J'ai fait appel à mes amis, mais eux ils m'ont trahi.
Il est vrai que cette œuvre a été composée avant la grande réforme du Concile de Trente.
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- 1. Concorde des deux langages, éd. Stechen, III, Louvain, 1885.
- Partition : http://www.union-sainte-cecile.org/index_shop2.php, réf.: P 2302 et P 5633.