Pedro Rabassa
De Lamentations de Jérémie.
[Pere]
(Barcelone 1683 – Séville 1767)
Maître de chapelle et théoricien espagnol, infánfillo ou enfant de chœur, il effectue sa formation musicale avec son oncle Ramon Rabassa puis à la cathédrale de Barcelone sous la direction de Joan Barter et de Francisco Valls en 1696, se confronte aux musiciens autrichiens et italiens employés par la cour de l'Archiduc Carlos III qui réside de 1701 à 1714 à Barcelone au cours de la guerre de succession d'Espagne, succède en 1713 à Jaume Subías, maestro de capilla de la cathédrale de Vich, l'année suivante à Antonio Teodoro Ortells à celle de Valence (José Pradas Gallén lui succède), puis en 1728 à Gaspar de Ubeda à la cathédrale de Séville où la cour de Felipe V s'établit de 1728 à 1733, se retire en 1757 (Francisco Soler lui succède) mais continue à composer pour la cathédrale jusqu'à sa mort.
Sa musique utilise constamment les violons mais sans doubler les voix afin de donner un caractère solistique et très personnel à ses compositions. Son importance pendant la première moitié du XVIIIe siècle est mise en valeur par la grande diffusion de son œuvre dans la région de Valence et dans la plupart des centres musicaux liés à l'archevêché de Séville et même au Guatemala et au Mexique. Il laisse plus de quatre cents œuvres dont des lamentaciones :
- 6 Lamentaciones pour 1 à 4 vx et instr. (E-OSc),
- 1 Lamentación pour 2 vx et instr. (E-SEG),
- 1 Lamentación II de Feria V, Vau et egressus est pour S, deux fls douces et tm (E-VAc) (v. 1:6 à 9 et Jérusalem) dont le thème est réutilisé par Juan Bautista Cabanilles, Juan Cererols et même Johann Sebastian Bach dans sa Passion selon Saint Matthieu. Cette Lamentación repose sur un long récitatif avec des affects mélodiques, des ariosos et une grande expressivité du texte qui révèle une forte influence italienne. Le Jerusalem qui la termine est exprimé par un grand motif rythmique et harmonique.
Il faut également noter un O vos omnes, motet à 8 vx pour solistes, ch et orch. dans la tradition polyphonique du XVIIe siècle, notamment pour la pratique polychorale, motet qui existe également à 4 vx avec bc (E-JEc).
|
|
|
