Marco Antonio Ingegneri
De Lamentations de J�r�mie.
[Ingignerii, Marc'Antonio, Ingigneri, Ingegnieri, Ingignieri, Ingignero, Inzegneri, Inzigneri]
(Vérone ~1535 – Crémone 1592)
Compositeur italien, il reçoit probablement un enseignement musical de Jacquet de Berchem, de Giovanni Brevio, peut-être de Vincenzo Ruffo, maestro di cappella de la cathédrale de Vérone où il est chantre, et sans doute aussi de Cipriano de Rore à Parme, devient en 1568 premier organiste et chantre à la cathédrale de Crémone, est nommé en 1578 musicis cathedralis praefectus et ensuite maestro di cappella en 1580, puis en 1584-85 de Saint-Ambroise de Gênes, mais se fixe définitivement à Crémone.
Claudio Monteverdi et Benedetto Pallavicino figurent parmi ses élèves les plus connus.
Il publie parmi ses compositions religieuses des Lamentationes Hieremiae, et alia, Marci Antonii Ingignerii, Quatuor Vocibus, ijsq. paribus. Nunc primum in lucem editae. - Venetiis 1588. Apud Riciardum Amadinum (RISM I 46 - 1588b), 4 fasc. in 8° (I-PCd, SATB ; I-PS, SAT), rééd. G. Acciai, Milan, 1993, comprenant :
- Feria quinta in coena domini comprenant l'Incipit, les v. 1:1 à 1:6 et Hierusalem,
- Feria sexta in passione et morte Domini comprenant le De lamentatione, les v. 2:8 à 2:13 et 2:15 à 2:17 et Hierusalem,
- Sabbato Sancto comprenant le De lamentatione, les v. 3:22 à 3:30, Hierusalem, les v. 4:1 à 4:6, Hierusalem, les v. 5:1 à 5:8 et Hierusalem.
Sa musique se distingue par un style contrapuntique original comme par une audace harmonique et une force expressive. Les Lamentations de Jérémie, avec les Répons de la Semaine sainte, représentent une partie extrêmement importante de sa production musicale. Alors que dans les œuvres de Palestrina l’expression musicale se manifeste par la recherche de l'équilibre complet entre la forme et le contenu, dans les siens, il tend à une vision plus dramatique et contrastée du discours polyphonique, où l'illustration sonore du mot emploie une déclinaison convaincante et une rhétorique stylistique appropriée dans une esthétique prospective clairement marquée par le maniérisme. Mais si son style évoque parfois celle de Palestrina, en particulier pour une certaine régularité dans son écriture contrapuntique, sa veine indéniablement colorée, révèle des influences vénitiennes, et son sens aigu du chromatisme et de la conduite expressive des voix le libèrent de quelque forme de servage "Romain". (Monteverdi va profiter ultérieurement de cette leçon, à la fois dans ses madrigaux et dans le "Severo stile" de sa production sacrée).
Respectant le décret fixé par le Concile de Trente, "ut verba intelligerentur", il démontre à posséder une connaissance approfondie des liens qui unissent les mots et les sons, mètres verbaux et musicaux, le poids sémantique du mot, et l'adhésion figurative de la ligne contrapuntique destiné à dépeindre.
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