Les Ténèbres de l'Évangéliaire de l'abbaye de Weissenau (ant. au XIe siècle)

De Lamentations de Jérémie.

(Différences entre les versions)
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Concernant le ''Recordare'', la 1<sup>ère</sup> lettre n'a pas été peinte mais son emplacement a été réservé. S'agit-il d'un oubli ? Elle apparaît donc ici en gris clair.
Concernant le ''Recordare'', la 1<sup>ère</sup> lettre n'a pas été peinte mais son emplacement a été réservé. S'agit-il d'un oubli ? Elle apparaît donc ici en gris clair.
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Les neumes surmontant le texte, donc figurant en interligne, sont des signes toniques adaptés à l'écriture musicale et disposés en groupes d'après des combinaisons multiples. On ne se lancera pas dans la théorie de la création des neumes, mais pour simplifier, disons qu'ils furent dans un premier temps un aide-mémoire ou une méthode de formation ou de transmission.
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Quelles significations peut-on donner aux neumes utilisés ?
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Tout d'abord, signalons l'absence d'indication tonale pourtant déjà en usage dès la fin du VIII<sup>e</sup> siècle. Le repérage va donc s'avérer délicat. Ensuite, il faut éliminer le "bruitage" du document c'est-à-dire les taches et les reports de la page en vis-à-vis voire la transparence du parchemin utilisé et la qualité de l'encre qui peut traverser ledit parchemin. Enfin, il faut faire la part des choses entre les neumes et les abréviations manuscrites (puis plus tard typographiques) figurant au-dessus des syllabes (voir figure A).
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La 1<sup>ère</sup> ligne de l'exemple ci-dessus concerne un acrostiche et permet de découvrir un neume isolé et un groupe de neumes formant un mélisme :
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Version du 21 juillet 2010 à 22:29

(ant. au XIe siècle)


Figurant au catalogue de la Bibliothèque du Musée Thomas Dobrée de Nantes, le ms.2 est un Évangéliaire dont seul l'Évangile selon Saint Luc avec commentaires est retranscrit. A la fin de cet ouvrage, figure sur 4 pages, ffo 86-87, des Leçons de Ténèbres avec notation neumatique. Il provient de l'abbaye de Weissenau, Augia Minor, au diocèse de Constance (Souabe).

Selon l'abbé G. Durville , c'est une grande curiosité de ce volume que de trouver après le texte de l'Évangile, dans les fos 86 et 87, les Lamentations de Jérémie avec la notation musicale par neumes, usitée avant celle que Guy d'Arezzo inventa vers 1020. Ces Lamentations commencent par le prologue de Jérémie Et factus est , et non par l'annonce Incipit lamentatio en usage habituellement. Les acrostiches sont notés comme le texte, mais la notation ne s'étend ni au prologue, ni à la prière de Jérémie. Le texte des lamentations n'est pas coupé par la terminaison tirée du Livre du prophète Osée.

Cet abbé évalue la contemporanéité de ce ms, voire son antériorité, à l'époque où Guy d'Arezzo inventa la nouvelle notation musicale, du moins à celle où cette réforme fut introduite dans le pays où il a été écrit : peut-être ne faudrait-il pas, estime-t-il, en reculer la composition après le XIe s.

Le texte repris en notation est le suivant :

  • Introduction reprenant le texte biblique. Le prologue précède le 1er v. dans la Vulgata Clementina mais ne figure pas du tout dans la Vulgate et la Nova Vulgata .
  • 1er jour, 1ère leçon : v. 1:1 à 1:5
  • 1er jour, 2ème leçon : v. 1:6 à 1:10
  • 1er jour, 3ème leçon : v. 1:15 à 1:21
  • 2ème jour, 1ère leçon : v. 2:8 à 2:11
  • 2ème jour, 2ème leçon : v. 2:12 à 2:18
  • 2ème jour, 3ème leçon : v. 3:1 à 3:12
  • 3ème jour, 1ère leçon : v. 3:22 à 3:30
  • 3ème jour, 2ème leçon : v. 4:1 à 4:10
  • 3ème jour, 3ème leçon : v. 5:1 à 5:22

Bien que le texte se succède sans divisions, le découpage en leçons a pu être restitué grâce au retrait en marge de la 1ère lettre de la leçon (la disposition des lettres sur le facsimilé pourtant en blanc et noir suggère ces lettres en couleur !) :

  • 1er jour : 1. Et factum est…, Aleph Quomodo sedet sola…, 2. Vav Et egressus est…, 3. Samech Abstulit omnes… ;
  • 2ème jour : Heth Cogitavit Dominus…, Lamed Matribus suis…, Aleph Ego vir videns… ;
  • 3ème jour : Heth Misericordiae Domini..., Aleph Quomodo obscuratum est..., Recordare Domine…

Concernant le Recordare, la 1ère lettre n'a pas été peinte mais son emplacement a été réservé. S'agit-il d'un oubli ? Elle apparaît donc ici en gris clair.



Les neumes surmontant le texte, donc figurant en interligne, sont des signes toniques adaptés à l'écriture musicale et disposés en groupes d'après des combinaisons multiples. On ne se lancera pas dans la théorie de la création des neumes, mais pour simplifier, disons qu'ils furent dans un premier temps un aide-mémoire ou une méthode de formation ou de transmission.

Quelles significations peut-on donner aux neumes utilisés ?

Tout d'abord, signalons l'absence d'indication tonale pourtant déjà en usage dès la fin du VIIIe siècle. Le repérage va donc s'avérer délicat. Ensuite, il faut éliminer le "bruitage" du document c'est-à-dire les taches et les reports de la page en vis-à-vis voire la transparence du parchemin utilisé et la qualité de l'encre qui peut traverser ledit parchemin. Enfin, il faut faire la part des choses entre les neumes et les abréviations manuscrites (puis plus tard typographiques) figurant au-dessus des syllabes (voir figure A).

La 1ère ligne de l'exemple ci-dessus concerne un acrostiche et permet de découvrir un neume isolé et un groupe de neumes formant un mélisme :


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