La condamnation des chants licencieux, diaboliques et pernicieux

De Lamentations de Jérémie.

Version du 23 juillet 2010 à 08:02 par Jeremy (discuter | contributions)
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L'exigence est clairement marquée, conditionnée en cela par les avancées religieuses des protestants s'appuyant sur des exigences "humanistes" partagées par tous : toute la musique exécutée dans l'Église ne devrait pas être composée pour le vain plaisir de l'ouïe, mais de manière que les paroles puissent être perçues de tous, en sorte que les fidèles soient amenés à l'harmonie céleste . Elle rejoint les préoccupations de l'Archevêque Cranmer d'octobre 1544 et de l'Évêque Cirillo Franco, ce dernier demandant dès le début du Concile que la musique rejoigne la parole car lorsqu'un chanteur dit Sanctus, un autre Sabbaoth, le troisième Gloria avec des cris, des grognements, des gargarismes [...] ils ressemblent plus à des chats en janvier qu'à des fleurs en mai...

Pour de plus amples détails, le lecteur peut relire l'ouvrage d'Edith Weber qui, en traitant la musique française de 1500 à 1650, couvre de façon détaillée mais synthétique toute la période réformatrice conciliaire tridentine de 1545 à 1563 .

La prima prattica continue cependant d'être pratiqué bien après la période monteverdienne comme le souligne Christophe Bernhard, élève de Heinrich Schütz : le contrapuntus gravis est également appelé stylus antiquus, a cappella ou ecclesiasticus ; il convient mieux aux églises plutôt qu'à d'autres lieux...

Á cette époque, Nicola Vencentino avait écrit dans son traité L'antica Musica ridotta alla moderna prattica la remarque suivante : le chanteur doit se garder d'introduire le moindre ornement dans l'interprétation des lamentations sous peine de les faire pousser de la tristesse à la joie (livre IV, chap. 42).



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