Les compositeurs
De Lamentations de Jérémie.
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En Europe, l'Espagne se détache nettement avec 45 % de compositeurs, l'Italie, en seconde position, arrivant très loin avec 19 % de compositeurs. La France occupe une honnête 3<sup>ème</sup> place avec 8 % de compositeurs et précède les 5 % de compositeurs portugais. Citons également quelques compositeurs anglais, les allemands et belges. | En Europe, l'Espagne se détache nettement avec 45 % de compositeurs, l'Italie, en seconde position, arrivant très loin avec 19 % de compositeurs. La France occupe une honnête 3<sup>ème</sup> place avec 8 % de compositeurs et précède les 5 % de compositeurs portugais. Citons également quelques compositeurs anglais, les allemands et belges. | ||
- | Il a fallu procéder à des arbitraires pour attacher un compositeur à un pays. Comment affecter un compositeur chilien de religion juive qui immigre en Israël ? Ou un compositeur qui fuit le régime politique de son pays ? Ou un compositeur franco-flamand ? Il y a donc beaucoup d'approximations dans le classement qui est proposé | + | Il a fallu procéder à des arbitraires pour attacher un compositeur à un pays. Comment affecter un compositeur chilien de religion juive qui immigre en Israël ? Ou un compositeur qui fuit le régime politique de son pays ? Ou un compositeur franco-flamand ? Il y a donc beaucoup d'approximations dans le classement qui est proposé<sup>[[#1]]</sup> d'autant que le découpage géographique des pays européens a subi quelques retouches parfois profondes au cours des siècles. |
Nous pensons toutefois que la formation initiale reçue par un compositeur l'attache à son pays d'origine même si cette formation est complétée ensuite par des aspirations ou influences étrangères. Après tout, les musiciens franco-flamands de la Renaissance qui ont fait leur carrière en Espagne ou en Italie n'ont jamais renié leurs origines, ni d'ailleurs le Russe Igor Stravinsky qui a émigré en France puis finalement aux Etats-Unis pour y faire carrière. | Nous pensons toutefois que la formation initiale reçue par un compositeur l'attache à son pays d'origine même si cette formation est complétée ensuite par des aspirations ou influences étrangères. Après tout, les musiciens franco-flamands de la Renaissance qui ont fait leur carrière en Espagne ou en Italie n'ont jamais renié leurs origines, ni d'ailleurs le Russe Igor Stravinsky qui a émigré en France puis finalement aux Etats-Unis pour y faire carrière. | ||
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La propagation des compositions sur les Lamentations s'est opérée par la présence ou non d'un compositeur, d'un maître de chapelle, d'un organiste, de musiciens, d'une maîtrise capitulaire ou de chantres. C'est d'ailleurs la combinaison de plusieurs de ces éléments qui ont permis des compositions plus ou moins complexes ou élaborées. Et dans le cas des cérémonies de la Semaine Sainte, très souvent le maître de chapelle devient un ''impresario'' à la recherche d'éléments surnuméraires pour compléter ses effectifs. L'''imprésariat'' est très fréquent pour cette période liturgique de l'année car la Semaine Sainte et Pâques sont alors célébrées en grande pompe, question de prestige. | La propagation des compositions sur les Lamentations s'est opérée par la présence ou non d'un compositeur, d'un maître de chapelle, d'un organiste, de musiciens, d'une maîtrise capitulaire ou de chantres. C'est d'ailleurs la combinaison de plusieurs de ces éléments qui ont permis des compositions plus ou moins complexes ou élaborées. Et dans le cas des cérémonies de la Semaine Sainte, très souvent le maître de chapelle devient un ''impresario'' à la recherche d'éléments surnuméraires pour compléter ses effectifs. L'''imprésariat'' est très fréquent pour cette période liturgique de l'année car la Semaine Sainte et Pâques sont alors célébrées en grande pompe, question de prestige. | ||
- | Ce qui fait les différences entre ces trois grands pays c'est le ''cahier des charges'' imposées à la maîtrise capitulaire et à ceux qui la dirigent. Par exemple à la cathédrale de León, les obligations du maître de chapelle ''seront d'être présent et de toujours diriger la chapelle sans manquer à aucune des solennités de chant avec accompagnement d'orgue, de composer pour l'église tout ce qui est nécessaire et plus spécialement chaque année une nouvelle messe pour le jour de la Sainte Patronne, les vêpres que lui signalerait tous les ans le chapitre, les ''villancicos'' de Noël et de la Fête-Dieu et les ''lamentations de la Semaine Sainte'', recevoir et remettre les papiers sur lesquels se trouvent les morceaux composés, venir tous les matins donner des leçons de musique aux collégiens de San José et enseigner aux ministres de l'église qui iraient chez lui'' . Il a donc une obligation de composition (et de résultat) qu'on ne retrouve pas, en règle générale, en France. | + | Ce qui fait les différences entre ces trois grands pays c'est le ''cahier des charges'' imposées à la maîtrise capitulaire et à ceux qui la dirigent. Par exemple à la cathédrale de León, les obligations du maître de chapelle ''seront d'être présent et de toujours diriger la chapelle sans manquer à aucune des solennités de chant avec accompagnement d'orgue, de composer pour l'église tout ce qui est nécessaire et plus spécialement chaque année une nouvelle messe pour le jour de la Sainte Patronne, les vêpres que lui signalerait tous les ans le chapitre, les ''villancicos'' de Noël et de la Fête-Dieu et les ''lamentations de la Semaine Sainte'', recevoir et remettre les papiers sur lesquels se trouvent les morceaux composés, venir tous les matins donner des leçons de musique aux collégiens de San José et enseigner aux ministres de l'église qui iraient chez lui''<sup>[[#2]]</sup>. Il a donc une obligation de composition (et de résultat) qu'on ne retrouve pas, en règle générale, en France. |
En Italie, on retrouve un peu le ''courant'' espagnol pour une grande partie du pays en partageant des contraintes assez fortes. L'échange (ou la migration) de musiciens entre Italie et Espagne a toujours été assez important et continu, bien plus qu'entre la France et ces deux pays voisins. Mais très rapidement, aux ''Lamentations'' ont succédé les ''oratorios sacrés'', phénomène qu'on ne retrouve pas en Espagne. | En Italie, on retrouve un peu le ''courant'' espagnol pour une grande partie du pays en partageant des contraintes assez fortes. L'échange (ou la migration) de musiciens entre Italie et Espagne a toujours été assez important et continu, bien plus qu'entre la France et ces deux pays voisins. Mais très rapidement, aux ''Lamentations'' ont succédé les ''oratorios sacrés'', phénomène qu'on ne retrouve pas en Espagne. | ||
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C'est pour toutes ces raisons qu'on trouve une distance très importante entre la France, l'Espagne et l'Italie. | C'est pour toutes ces raisons qu'on trouve une distance très importante entre la France, l'Espagne et l'Italie. | ||
- | Les compositeurs français recensés | + | Les compositeurs français recensés<sup>[[#3]]</sup> représentent toutes les tendances musicales depuis l'époque du plain-chant jusqu'au grands courants musicaux du XX<sup>e</sup> siècle : polytonalité, atonalité, dodécaphonisme, sérialisme, microtonalité, ultrachromatisme, minimalisme, etc. Certaines œuvres oubliées dans les bibliothèques et archives, voire dans les cartons des compositeurs, mériteraient d'être révélées au public. Qui connaît au moins l'une des 73 ''lamentaciones'' d'Antonio Ugèna, célèbre compositeur espagnol de la seconde moitié du XVIII<sup>e</sup> siècle. |
Même en France, on préfère s'assurer une certaine notoriété – et succès commercial - en enregistrant pour la énième fois les lamentations de Marc-Antoine '''Charpentier''' - XVII<sup>e</sup> (23 enregistrements pour 32 des 37 Lamentations qu'il a composées) ou de François '''Couperin''' - XVII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup> (51 enregistrements pour 3 Lamentations). Quelques autres en ont réchappé, avec peu d'enregistrements, comme Nicolas '''Bernier''' (XVII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup>), Elzéar Genet-'''Carpentras''' (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>), Loyset '''Compère''' (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>), Michel '''Corrette''' (XVIII<sup>e</sup>), Guillaume '''Dufay''' (XV<sup>e</sup>), Arnaud '''Dumond''' et Thierry '''Escaich''' (XX<sup>e</sup>), Antoine de '''Févin''' (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>), Jean '''Gilles''' (XVII<sup>e</sup>), Jean-Baptiste '''Gouffet''' (XVII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup>), Jachet de '''Mantoue''' (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>), Pierre de '''La Rue''' (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>), Michel '''Lambert''' (XVII<sup>e</sup>), Michel-Richard '''De Lalande''' (XVII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup>), Marcel '''Landowski''' (XX<sup>e</sup>), Joseph '''Michel''' (XVII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup>), Robert '''Pascal''' (XX<sup>e</sup>), François '''Regnard''' (XVI<sup>e</sup>-XVII<sup>e</sup>), Joseph '''Reveyron''' (XX<sup>e</sup>), Léonce de '''Saint-Martin''' (XIX<sup>e</sup>-XX<sup>e</sup>) et Claudin de Sermisy (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>). | Même en France, on préfère s'assurer une certaine notoriété – et succès commercial - en enregistrant pour la énième fois les lamentations de Marc-Antoine '''Charpentier''' - XVII<sup>e</sup> (23 enregistrements pour 32 des 37 Lamentations qu'il a composées) ou de François '''Couperin''' - XVII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup> (51 enregistrements pour 3 Lamentations). Quelques autres en ont réchappé, avec peu d'enregistrements, comme Nicolas '''Bernier''' (XVII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup>), Elzéar Genet-'''Carpentras''' (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>), Loyset '''Compère''' (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>), Michel '''Corrette''' (XVIII<sup>e</sup>), Guillaume '''Dufay''' (XV<sup>e</sup>), Arnaud '''Dumond''' et Thierry '''Escaich''' (XX<sup>e</sup>), Antoine de '''Févin''' (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>), Jean '''Gilles''' (XVII<sup>e</sup>), Jean-Baptiste '''Gouffet''' (XVII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup>), Jachet de '''Mantoue''' (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>), Pierre de '''La Rue''' (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>), Michel '''Lambert''' (XVII<sup>e</sup>), Michel-Richard '''De Lalande''' (XVII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup>), Marcel '''Landowski''' (XX<sup>e</sup>), Joseph '''Michel''' (XVII<sup>e</sup>-XVIII<sup>e</sup>), Robert '''Pascal''' (XX<sup>e</sup>), François '''Regnard''' (XVI<sup>e</sup>-XVII<sup>e</sup>), Joseph '''Reveyron''' (XX<sup>e</sup>), Léonce de '''Saint-Martin''' (XIX<sup>e</sup>-XX<sup>e</sup>) et Claudin de Sermisy (XV<sup>e</sup>-XVI<sup>e</sup>). | ||
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A quand la découverte ou la révélation du répertoire français ! | A quand la découverte ou la révélation du répertoire français ! | ||
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+ | <span id="1"><small>''1. Il s'agit ici de proposer un aperçu de l'aire d'influence de ces fameuses Lamentations qui continuent encore aujourd'hui à être mises en musique, mais cette fois-ci, sans but liturgique.</small></span> | ||
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+ | <span id="2"><small>''2. Registres capitulaires de la cathédrale de León, séance du 11 juillet 1775.</small></span> | ||
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+ | <span id="3"><small>''3. Nous ne prétendons pas les avoir tous réunis dans le dictionnaire.</small></span> |