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De Lamentations de Jérémie.

Version du 14 mars 2012 à 18:25

Bonjour, cela fait un moment que je suis vos de9bats.Je me poasis une question de vocabulaire ; je n'ai pas l'impression que le terme euthanasie repre9sente la meame chose pour ceux qui veulent le9gife9rer et re9clament le droit e0 mourir dans la dignite9, et ceux qui estiment que la le9gislation actuelle suffit.Laissez- moi prendre quelques exemples tire9s de mon expe9rience personnelle et professionnelle (je suis orthophoniste)Mon grand-pe8re est de9ce9de9 il y a 16 ans d'un cancer ge9ne9ralise9. Je me souviens d'une discussion avec le me9decin de famille (il e9tait e0 domicile) nous demandant d'arreater une perf (je ne sais plus ce qu'elle contenait) et expliquant que si on ne le faisait pas il souffrirait quelques jours de plus, et que de toute fae7on dans une semaine e0 10 jours ce serait fini, et que si on supprimait cette perf, il partirait plus rapidement.C'est cette option qu'a choisie la famille, sans beaucoup d'he9sitation. Il est mort dans la nuit.Euthanasie passive ? Loi Le9onetti avant l'heure ?En tout cas, pas de geste actif.Deuxie8me exemple : j'ai travaille9 quelque temps en cance9rologie ORL. Il est arrive9 e0 plusieurs reprises en re9union de synthe8se d'e9voquer le coktail . C'est ainsi que les infirmie8res l'appelaient, c'est-e0-dire une dose d'antalgiques suffisante pour soulager mais dont on sait aussi qu'elle va conduire e0 la mort.Est-ce de cela que parlent les pro-euthanasie quand ils disent que cela se pratique de9je0 en dehors de la loi ?Dans les 2 cas, il s'agit de soulager ; il n'y a pas de demande d'euthanasie de la famille et le patient est de9je0 inconscient (et ne se re9veillera pas)Troisie8me exemple : un grand oncle atteint de la maladie d'alzheimer e0 un stade tre8s avance9 : plus de langage, plus de gestes automatiques (il fallait le nourrir) et plus de re9flexe de de9glutition.L'aide-soignante qui lui faisait la toilette le matin arrive et le trouve de9shydrate9. Elle appelle le samu (elle aurait sans doute e9te9 plus inspire9e d'appeler le me9decin de famille )Hospitalisation et pendant 15 jours (jusqu'e0 ce que le coeur se de9cide e0 le2cher ) perfs uniquement pour le nourrir, aucun soin, aucun accompagnement et une grand-tante e2ge9e de plus de 70 ans contrainte de traverser la ville matin et apre8s-midi, pour rester pre8s de son mari, qui avait pourtant souhaite9 rester chez lui juqu'au bout.Un ve9ritable ge2chis humain Et (de9sole9e si je vous choque) un ve9ritable ge2chis financier On aurait e9te9 plus inspire9 e0 de9penser l'argent de la se9cu dans la mise en place d'unite9 de soins palliatifs (y compris e0 domicile) plutf4t que dans des journe9es d'hf4pital dont le seul but est de maintenir en vie pour maintenir en vie Est-ce ce que veulent ceux qui parlent de mourir dans la dignite9 ? Arreater cet acharnement ?Enfin, j'ai e9te9 confronte9e dans mon me9tier e0 plusieurs patients atteints de maladies neuro-de9ge9ne9ratives, ou comme Vincent Imbert de personnes conscientes dans un corps qui ne fonctionnent plus.Il est difficile d'imaginer quand on est valide un vie telle que la leur et pourtant certaines re9actions sont parfois surprenantes.Une de mes patientes atteintes de SLA (maladie de Charcot) et condamne9e e0 moyen terme e0 un paralysie progressive de ses membres et e0 la mort, avait arreate9 la prise en charge (destine9e e0 ralentir les effets de cette progression).Je l'ai croise9e en ville. Son compagnon m'a explique9 (elle ne parlait plus) qu'ils venaient de se marier (apre8s 20 ans de vie commune) et partaient en voyage de noces, entendant bien profiter des derniers moments qui leur restaient.Au CMPP, il y a eu e9galement une dame, qui avait rate9 son suicide (elle s'e9tait jete9e en voiture contre un arbre) et en e9tait reste9e te9traple9gique. Elle e9tait consciente, communiquait avec un e9cran et venait rencontrer la psy pour se tenir au courant du suivi de ses enfants.Alors faut-il le9gife9rer ?Selon moi l'euthanasie ne saurait concerner que les cas comme celui de Vincent Imbert (partant du principe que tous ne veulent pas force9ment mourir)Doit-on changer la loi pour des cas extre9mement rares et toujours particuliers ? Une nouvelle loi pourra-t-elle de toute fae7on pre9voir tous les cas ?