L'évolution du texte biblique français depuis son origine - Introduction

De Lamentations de Jérémie.

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== [[L'évolution du texte biblique français depuis son origine - XXIe siècle]] ==
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1900 est l'année de la 1ère publication de la Bible annotée ou Bible de Neuchâtel dont le comité de rédaction réuni sous la direction de Frédéric Godet comprenait le traducteur Félix Bovet (1824-1903), l'historien Charles Monvert (1842-1904), l'écrivain Henri de Rougemont (1839-1900), les théologiens Augustin Gretillat (1837-1894) et Louis Aubert (1856-1936), et le principal rédacteur Georges Godet (1845-1907), fils de Frédéric. Cette bible éditée en fascicules entre 1879 et 1900 (La Bible annotée, par une société de théologiens et de pasteurs) est maintenant disponible sur Internet depuis 2005 : http://epelorient.free.fr/ba/ba.html. Elle excelle sur le plan de l'érudition et de la qualité exégétique.
 
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1 Comment est-elle assise solitaire,
 
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La cité populeuse?
 
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Elle est devenue comme une veuve !
 
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Celle qui était une capitale parmi les nations,
 
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Une princesse sur les provinces,
 
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A été rendue tributaire. 2 Elle pleure, elle pleure durant la nuit,
 
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Et ses larmes sont sur ses joues;
 
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De tous ses amants
 
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Pas un ne la console ;
 
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Tous ses compagnons l'ont trahie,
 
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Ils sont devenus ses ennemis.
 
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Cette traduction française et protestante du texte hébreu est toujours réclamée et des pans entiers figurent même dans la Bible Crampon (1923), version catholique.
 
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En 1906, paraît la Bible du Rabbinat sous la direction du Gd. Rabbin Zadoc Kahn (1839-1905). Elle présente bien entendu un texte apuré de toute influence chrétienne . Cette bible sera éditée à plusieurs reprises au cours du XXe siècle.
 
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1 Hélas! Comme elle est assise solitaire, la cité naguère si populeuse! Elle, si puissante parmi les peuples, ressemble à une veuve; elle qui était une souveraine parmi les provinces a été rendue tributaire!
 
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2 Elle pleure amèrement dans la nuit, les larmes inondent ses joues; personne ne la console de tous ceux qui l'aimaient; tous ses amis l'ont trahie, se sont changés pour elle en ennemis.
 
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Le chanoine Irénée Mauri a versifié en 1910 les Lamentations dans la sixième série portant sur les psaumes, les cantiques liturgiques et les lamentations, séries réunies dans un ouvrage intitulé Paraphrase poétique de nos chants d'église .
 
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ALEPH. Par quel retour soudain est-elle solitaire
 
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La cité qu'animait tout un peuple fiévreux ?
 
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Reine des nations et de toute la terre,
 
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Comme une veuve en deuil la voici tributaire
 
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De ses fiers conquérants, traînant leur joug honteux ! BETH. Sous le poids accablant du sort qui la désole
 
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Nuit et jour son visage est inondé de pleurs ;
 
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De ses nombreux amis pas un ne la console,
 
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Et, conjurés contre elle, ils n'ont que des paroles
 
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D'ironique mépris pour ses cruels malheurs.
 
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Les quintils sont composés uniquement d'alexandrins avec une structure ABAAB. Seuls les versets des Leçons des Ténèbres ont été versifiés.
 
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En 1923, le Recueil de la Quinzaine de Pâques , interprète le texte comme suit :
 
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Comment cette ville, autrefois si peuplée, est-elle maintenant déserte ? la reine des nations est devenue comme une veuve désolée : la maîtresse de tant de provinces est tributaire de l'étranger.
 
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Elle pleure toute la nuit, et ses joues sont baignées de larmes ; de tous ses amis, pas un ne se présente pour la consoler : tous ses compagnons la méprisent, et sont devenus ses ennemis.
 
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Toujours en 1923, paraît la Bible d'Augustin Crampon (1829-1894), chanoine de la cathédrale d'Amiens, traducteur et exégète catholique de la Bible qui a entrepris la traduction à partir de témoins hébreux, araméens et grecs. Cette bible a connu beaucoup d'éditions (1894, 1904, 1905). L'édition de 1923  a connu de nouvelles rééditions avec les Editons D.F.T. en 1989, 1997, 2001 et 2005.
 
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1 ALEPH. Comment est-elle assise solitaire, la cité populeuse! Elle est devenue comme une veuve, celle qui était grande parmi les nations; La reine des provinces a été rendue tributaire.
 
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2 BETH. Elle pleure amèrement durant la nuit, et les larmes couvrent ses joues, De tous ses amants pas un ne la console; Tous ses compagnons l'ont trahie, ils sont devenus ses ennemis.
 
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Trois ans plus tard, la traduction des Offices de la Quinzaine de Pâques  fait apparaître quelques différences somme toutes mineures :
 
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Comment cette ville, autrefois si peuplée, est-elle maintenant déserte ? la maîtresse des nations est comme une veuve désolée : celle qui commandait à tant de provinces est devenue tributaire.
 
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Elle pleure toute la nuit, et ses joues sont baignées de larmes ; de tous ceux qu'elle aimait, pas un ne se présente pour la consoler ; tous ses amis la méprisent, et se sont faits ses ennemis.
 
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En 1946, Louis Pirot (1881-1939), professeur d'exégèse à l'université catholique de Lille, et l'Abbé Albert Clamer, professeur d'écriture sainte au grand séminaire de Nancy, le second ayant continué les travaux du premier, traduisent la Bible d'après les textes originaux avec un commentaire évangélique et théologique. Le Tome VII de la Sainte Bible, qui inclut entre autres Les Lamentations de Jérémie, est paru à Paris chez Letouzey & Ané .
 
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1 Ah ! qu'elle est assise solitaire,
 
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la cité populeuse !
 
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Elle est devenue comme une veuve,
 
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(elle qui était jadis) grande parmi les nations.
 
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La princesse parmi les villes
 
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est devenue une servante. 2 Elle pleure amèrement durant la nuit
 
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et ses larmes sont sur ses joues.
 
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De tous ses amants
 
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pas un ne la console ;
 
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Tous ses amis l'ont trahie,
 
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sont devenus ses ennemis.
 
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Cette bible est suivie par une édition  de celle de la Ligue Catholique de l'Evangile, en 1951, sous la direction de Son Eminence le cardinal Achille Liénart (1884-1973), appelée également Bible de Lille, et le concours de nombreux biblistes dont celui d'Albert Clamer. Les notes sont des traducteurs.
 
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1 ALEPH : Ah ! qu'elle est assise solitaire, - la cité populeuse !
 
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Elle est devenue comme une veuve, - elle qui était jadis grande parmi les nations.
 
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La princesse parmi les villes – est devenue une servante. 2 BETH : Elle pleure amèrement durant la nuit – et ses larmes sont sur ses joues.
 
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De tous ses amants – pas un ne la console ;
 
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Tous ses amis l'ont trahie, - sont devenus ses ennemis.
 
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La Bible du Centenaire, dont la traduction et les notes des lamentations ont été préparées par Adolphe Lods (1867-1948), professeur à la Sorbonne , paraît sous forme de fascicules entre 1916 et 1947. Les notes sont des traducteurs.
 
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Aleph. 1 Comme elle est assise, solitaire,
 
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la ville [jadis] si peuplée!
 
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[La voilà] devenue comme une veuve ,
 
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elle [naguère] si grande parmi les nations!
 
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Princesse au milieu des provinces ,
 
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[la voilà] astreinte à la corvée! Beth. 2 Elle passe ses nuits à pleurer,
 
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et les larmes [coulent] sur ses joues.
 
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Pas un ne la console,
 
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de tous ceux qui l'aimaient .
 
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Ses amis l'ont tous trahie ;
 
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ils sont devenus ses ennemis!
 
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Après une première traduction en 1950 (Bible Pastorale), c'est en 1952 que paraît l'édition de la Bible des moines de Maredsous à l'Abbaye Sainte-Marie-Madeleine d'Hautecombe en Belgique . La Bible de Maredsous est conçue pour une lecture publique de façon à aider l'auditeur à comprendre le texte dès sa première audition. Le texte des lamentations est le suivant :
 
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Aleph. 1 1Comment est-elle réduite à l'abandon,
 
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la ville si peuplée !
 
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Elle est comme une veuve,
 
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celle qui surpassait les nations.
 
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Reine au milieu des provinces,
 
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elle est astreinte au tribut. Bèt. 2Elle pleure tout le long de la nuit,
 
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les larmes inondent ses joues.
 
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Nul ne la console
 
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de tous ceux qui l'aimaient.
 
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Tous ses proches l'ont trahie,
 
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et sont devenus ses ennemis.
 
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En 1950, paraît également pour le Club du Livre de Marseille, la Bible illustrée par Edy Legrand . La traduction de l''Ancien Testament a été revue et annotée par Robert Tamisier, (1907-1986) professeur au grand séminaire de Rodez.
 
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Comment cette ville si pleine de peuple s'est-elle maintenant assise solitaire ? La maîtresse des nations est devenue comme une veuve ; la reine des provinces a été assujettie au tribut.
 
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Elle n'a point cessé de pleurer pendant la nuit, et ses joues sont trempées de ses larmes ; de tous ceux qui lui étaient chers, il n'y en a pas un qui la console ; tous ses amis l'ont méprisée, et sont devenus ses ennemis.
 
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Cette version sera révisée fondamentalement en 1972 par Charles Augrain (1924- ), Louis Neveu (1911- ), Daniel Sesboüé et Robert Tamisier lui-même.
 
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La Bibliothèque de la Pléiade (Gallimard), à son tour, édite en 1956 la première version de la Bible, Ancien Testament, avec le concours d'Edouard Dhorme (1881-1966), orientaliste français, de Franck Michaéli (1907-1977), pasteur, docteur en théologie protestante, professeur d'hébreu et d'ancien Testament à la Faculté libre de théologie protestante de Paris, et d'Antoine Guillaumont (1915-2000), historien, spécialiste des religions de l'Orient ancien . La traduction offre des solutions intéressantes pour rendre le sens du texte et sa forme. Les notes sont du traducteur.
 
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Aleph.  Comme elle est assise à l'écart,
 
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la ville populeuse,
 
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elle est comme une veuve,
 
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la grande parmi les nations,
 
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la princesse parmi les provinces
 
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a été réduite à la corvée ! Bêth.  Elle ne cesse de pleurer la nuit
 
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et sur sa joue coulent ses larmes,
 
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elle n'a pas un consolateur
 
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parmi tous ceux qui l'aimaient :
 
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tous ses amis l'ont trahie,
 
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ils sont devenus ses ennemis.
 
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1956 est également l'année de la publication de la Bible de Jérusalem qui résulte d'une volonté des dominicains d'obtenir une nouvelle traduction pour tenir compte des progrès des sciences bibliques . Elle a été, depuis, révisée en 1973 et 1998. Cette bible recherche avant tout l'élégance et non l'exactitude. Le style est parfois emphatique.
 
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Aleph. 1Quoi ! elle est assise à l'écart,
 
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la Ville populeuse !
 
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Elle est devenue comme une veuve,
 
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la grande parmi les nations.
 
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Princesse parmi les provinces,
 
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elle est réduite à la corvée. Bèt. Elle passe des nuits à pleurer
 
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et les larmes couvrent ses joues.
 
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Pas un qui la console
 
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parmi tous ses amants.
 
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Tous ses amis l'ont trahie,
 
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devenus ses ennemis.
 
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L'Editeur parisien L. Mazenod publie en 1958 un ouvrage sur les Ecrivains célèbres dans lequel on peut trouver les Lamentations de Jérémie . Jean Grosjean (1912-2006), poète et écrivain français, traducteur et commentateur de textes bibliques, Maxime Rodinson (1915-2004), historien, sociologue, marxiste et orientaliste autodidacte, et André Dupont-Sommer (1968-1983), orientaliste qui fut le premier à affirmer l'origine essénienne des manuscrits de Qoumrân, ont participé à cette publication.
 
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Comme elle est désertée, la populeuse !
 
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Comme, après tant d'honneurs, la voilà veuve !
 
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La reine des nations est aux corvées. Ses nuits sont des sanglots, les pleurs l'inondent.
 
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Pas un consolateur sur tant d'amants.
 
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Ses amis n'ont cherché qu'à la trahir.
 
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Le poète, essayiste et traducteur français, Henri Meschonnic, né en 1932, a traduit Les Cinq Rouleaux de la Bible avec une publication chez Gallimard, Paris, en 1970 . Cet ouvrage réunit Le Chant des chants, Ruth, Comme ou les Lamentations, les Paroles du Sage et Esther. Pour comprendre la présentation du texte, il avertit le lecteur :
 
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… J'ai voulu garder tous les contrastes temporels-aspectuels de l'imperfectif au perfectif qui sont dans l'original, contrastes que couvrent d'une rationalisation uniforme (par exemple, tout à l'imparfait), déformante, vieillie, les jongleries coutumières des traducteurs avec les "temps" hébreux, auxquels on fait tout dire (le "passé" est passé-présent-futur, le "futur" est passé-présent-futur, la "participe présent" est passé-présent-futur), au profit parfois d'une certaine théologie. Le parti pris poétique rend ces textes en français à leur hébreu. Il rapproche les deux langues par ce qu'elles ont en commun, qui est une poétique.
 
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J'ai voulu rendre, et je crois qu'on ne l'avait jamais tenté, les accents et les pauses dont la hiérarchie complexe fait la modulation du verset biblique, son rythme et parfois même son sens. Le rythme est le sens profond d'un texte. La diction, noté en hébreu par un système d'accents, c'est ce que j'ai voulu recréer, par des blancs (dans une hiérarchisation non arbitraire), recréer les silences du texte, rythme de page qui n'est pas les "subdivisions prismatiques de l'Idée", selon la préface à Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, bien que ce soit aussi une "distance copiée" – mais plutôt ce que Gerard Manley Hopkins appelle "le mouvement de la parole dans l'écriture". Ainsi sont pris avant tout, sinon totalement, les textes bibliques comme textes, moments d'une écriture, sans ignorer l'accumulation des sens qui s'y trouve incorporée.
 
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I
 
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Comme est restée seule la ville plénière
 
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de peuple a été comme une veuve
 
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Plénière entre les nations
 
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première entre les provinces a été
 
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insolvable.
 
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2
 
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Pleurera pleurera dans la nuit et sa larme
 
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sur sa joue nul ne la console
 
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de tous ceux qui l'aiment
 
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Tous ses amis ont été infi-
 
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dèles ont été pour elle des ennemis
 
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Le rythme est grammatical : Je suis l'homme il a vu la misère, la pause mange le relatif, elle est l'émotion. Le rythme est par moments la seule grammaire, le seul sens du texte.
 
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Le chanoine Emile Osty (1887-1981), avec la collaboration de l'Abbé Joseph Trinquet, né en 1919, traduit et fait publier en 1970 une Bible à Lausanne et à Paris . Le texte, œuvre d'une seule personne caractérisant ainsi sa cohérence d'un bout à l'autre de la traduction, respectant jusqu'au scrupule les textes originaux hébreux, araméen et grec, auquel sont accompagnés de nombreux commentaires, est le suivant :
 
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Aleph.
 
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1 Comment est-elle assise à l'écart,
 
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la ville populeuse ?
 
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Elle est comme une veuve,
 
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la grande parmi les nations ;
 
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princesse parmi les provinces,
 
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elle est soumise à la corvée ! 1 "Comment" (2.1 ; 4.1), début classique de la "lamentation", genre littéraire appelé qîna, et que caractérise son rythme boiteux. – "à l'écart" (3,28 ; Jour 15,17 ; 49,31 ; Lev 13,46), ou "à part" (Deut 33,28 ; Nomb 23,9 ; Os 8,9 ; Mic 7,14), ou "solitaire (Ps 102,8). – "ville populeuse", lit : "grande en population", à quoi répond au stique d "grande parmi les nations". – "princesse", c'est-à-dire de princesse qu'elle était et qu'elle a cessé d'être. – "les provinces", terme employé ici en un sens imprécis, comme en Ez 19,8 (là aussi en parallélisme avec nations) ; Qo 2,8 ; 5,7. – "soumise à la corvée", cf Gn 49,15 ; Deut 20,11 ; Jos 16,10 ; Jug 1,30.33.35 ; Is 31,8.
 
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Bet.
 
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2 Elle ne cesse de pleurer la nuit
 
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et ses larmes [coulent] sur ses joues.
 
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Elle n'a personne qui [la] console,
 
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de tous ceux qui l'aimaient ;
 
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tous ses amis l'ont trahie,
 
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ils sont devenus ses ennemis.
 
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"pleurer, larmes", cf v16 ; 2,11.18 ; Jour 8,23, et la note ; 9,17 ; 13,17 ; 14,17. – "Elle n'a personne qui [la] console", cf v 9,16-17.21 ; Qo 4,1 (presque identique). – "ceux qui l'aimaient, tous ses amis", cf Jour 4,30 (note importante). – "l'ont trahie", il s'agit des peuples voisins qui ont profité de ses malheurs pour l'accabler (2 Rs 24,2) et de l'appui trompeur de l'Égypte (Jour 37,5-11). Voir aussi Ez 16,37 s ; 23,22 s.
 
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La Bible  d'André Frossard (1915-1995), journaliste, chroniqueur et écrivain, traduit le texte en 1970 de la façon suivante :
 
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Comment gît-elle dans la solitude, la ville qui regorgeait d'habitants ?
 
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On prendrait pour une veuve, celle qui était maîtresse des nations
 
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la première jadis parmi les provinces, elle est assujettie au tribut. La nuit elle ne cesse de pleurer et les larmes coulent sur ses joues.
 
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Point de consolateur pour elle, parmi tous ceux qui l'aimaient.
 
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Tous ses amis n'ont pour elle que mépris, ils sont devenus ses ennemis.
 
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En 1974, les Témoins de Jéhovah proposent une traduction des Saintes Ecritures , et notamment des Lamentations de Jérémie, en ces termes :
 
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1 Ah ! comme elle est assise solitaire, la ville qui avait abondance de population !
 
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Comme elle est devenue semblable à une veuve, elle qui était populeuse parmi les nations !
 
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Comme elle s’est trouvée [bonne] pour le travail forcé, elle qui était princesse parmi les districts administratifs !
 
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2 Elle pleure abondamment pendant la nuit, et ses larmes sont sur ses joues.
 
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Elle n’a personne qui la console parmi tous ceux qui l’aimaient.
 
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Tous ses compagnons l’ont trahie. Ils sont devenus pour elle des ennemis.
 
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Cette traduction est volontairement orientée et ne peut être considérée comme un repère objectif de la Bible.
 
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En 1975, paraît la Traduction œcuménique de la Bible , appelée tout simplement Bible TOB, dont l'intérêt est de mettre à la disposition de tous les chrétiens, et pas seulement des catholiques, un texte commun qu'ils peuvent lire et commenter. Plus d'une centaine de spécialistes catholiques, protestants et orthodoxes ont participé à sa rédaction et à sa relecture.
 
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1 Comment! Elle habite à l'écart, la Ville qui comptait un peuple nombreux! elle se trouve comme veuve. Elle, qui comptait parmi les nations, princesse parmi les provinces, elle est bonne pour le bagne.
 
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2 Elle pleure et pleure dans la nuit: des larmes plein les joues; pour elle pas de consolateur parmi tous ses amants. Tous ses compagnons la trahissent: ils deviennent ses ennemis.
 
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La Bible à la Colombe est une révision en 1978 par la Société biblique française de la version 1910 de la Bible Segond . Elle constitue une révision approfondie tout en portant l'accent sur une modernisation du vocabulaire.
 
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1 Quoi donc ! elle est assise solitaire,
 
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Cette ville si peuplée !
 
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Elle est devenue comme une veuve !
 
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Grande parmi les nations,
 
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Princesse sur les provinces,
 
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Elle est soumise à la corvée ! 2 Elle pleure dans la nuit,
 
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Ses larmes (coulent) sur ses joues.
 
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De tous ceux qui l'aimaient
 
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Nul ne la console ;
 
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Tous ses amis l'ont trahie,
 
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Ils sont devenus ses ennemis.
 
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En 1981, est éditée la Bible de Pierre de Beaumont, diplomate et écrivain, qui réalise une traduction dans un français relativement simple pour être lue par un plus grand nombre de personnes. Le vocabulaire de base est réduit, les phrases courtes, les verbes au présent de l'indicatif, etc. Le texte a été relu et noté par Bernard Gouel et Claude Wiéner, prêtres des missions de France. Cette Bible a tout d'abord paru en 164 fascicules dans la collection Aujourd’hui la Bible, avant d’être publié en un seul volume .
 
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1 Aleph. Comment gît-elle solitaire
 
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la ville populeuse !
 
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Est-elle devenue semblable à une veuve,
 
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elle, si grande parmi les nations ?
 
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Princesse parmi les cités,
 
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la voici réduite à la corvée. 2 Dèt. Elle pleure amèrement pendant la nuit.
 
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Les larmes ruissellent sur ses joues.
 
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Elle n'a aucun consolateur
 
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parmi ses nombreux amants.
 
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Tous ses amis l'ont trahie.
 
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Ils sont devenus ses ennemis.
 
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La première version française produite selon le principe de l'équivalence dynamique par une équipe interconfessionnelle voit le jour en 1982 . Elle est connue sous le nom de Bible en français courant. Il s'agit ici de transmettre ce qui est dit plutôt que comment cela est dit en écartant les acceptions et les tournures qualifiées de familier ou populaire, aussi bien que vieilli ou littéraire.
 
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1 Hélas ! la voilà toute seule
 
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la cité autrefois si fréquentée !
 
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Elle, si renommée parmi les nations,
 
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la voilà comme veuve.
 
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Hier princesse dominant les provinces,
 
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la voilà réduite au travail des esclaves. 2 Elle passe la nuit à pleurer,
 
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ses joues ruissellent de larmes.
 
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Parmi tous ses amis,
 
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plus personne pour la réconforter.
 
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Tous ses amis l'ont abandonnée,
 
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ils sont maintenant des ennemis
 
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pour elle.
 
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La Bible traduite et présentée par Nathan André Chouraqui (1917-2007), avocat, écrivain, penseur et homme politique franco-israélien, a été publiée en 1985 par Desclée de Brouwer à Genève . Cette bible donne un aperçu du génie de la langue hébraïque car la traduction littérale a été poussée à l'extrême et ne peut servir à une lecture courante. Le titre est pris du premier mot des chapitres 1, 2 et 4 : Eikha, Quoi ? C'est le cri du fidèle étonné, écrasé par le désastre qui a frappé la Ville Sainte.
 
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1 א Quoi, elle siège, solitaire ?
 
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La ville au peuple multiple est comme une veuve ;
 
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l'immense parmi les nations, la princesse des cités est à la corvée !
 
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2 ב Elle pleure, elle pleure dans la nuit ;
 
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ses larmes sur la joue, elle est sans consolateur parmi tous ses amants.
 
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Tous ses compagnons l'ont trahie, devenue pour elle des ennemis.
 
Le Bible expliquée de la Société biblique française a été éditée pour la 1ère fois en 2004. Elle est le résultat d'une traduction de l'hébreu et du grec en français courant .
Le Bible expliquée de la Société biblique française a été éditée pour la 1ère fois en 2004. Elle est le résultat d'une traduction de l'hébreu et du grec en français courant .

Version du 14 mai 2010 à 17:13


Le latin est traditionnellement utilisé pour chanter les Lamentations de Jérémie au cours du Triduum Sacrum de la Semaine Sainte. Le texte biblique français est, bien entendu, plus récent même s'il faut remonter au XIIe siècle pour avoir un aperçu des premières traductions. Un rapide coup d'œil sur les textes depuis le Moyen Âge permet de constater les évolutions du vocabulaire et de l'orthographe. On est loin de l'emploi de notre traditionnel françois.

La présentation qui est faite dans ce chapitre ne prétend pas faire un historique de toutes les versions françaises de la Bible. Elles sont là pour présenter modestement cette évolution qui ne concerne que le Vieux ou l'Ancien Testament. Il ne s'agit pas non plus de relater une histoire des versions françaises mais au fur et à mesure de la glanure des textes, on s'aperçoit rapidement de l'intérêt de les réunir dans un chapitre particulier.

Les citations reprennent l'orthographe ancienne, ce qui en rend la lecture un peu difficile mais qui permet de mieux apprécier l'évolution de la langue dans la version qu'en a voulu le traducteur. C'est le cas des u et des v, des ß, des f et des s, des i et des j, etc., qui, dans certains cas, rendent la lecture délicate : vefue ou veufue pour veufve, devenu plus tard veuve ; deuindzent pour devindrent puis devinrent, etc.

Il a semblé intéressant de présenter quelques extraits au fil des siècles en intercalant des parodies, des paraphrases, car ces lamentations ne laissent pas insensibles et la transposition caricaturale ou dramatique qui en est faite, traduit toujours une lueur d'espoir (ou de révolte) dans un torrent de plaintes.

Le texte étant fort long, à quelques exceptions près, seuls les versets 1 et 2 du 1er chapitre, les plus connus, servent d'illustration.

La Bible, jusqu'au XVe siècle, est un compromis entre les écritures et l'histoire : elle réorganise les livres en le complétant d'extraits pris à des historiens profanes.


Sommaire

L'évolution du texte biblique français depuis son origine - Avant le XVIe siècle

L'évolution du texte biblique français depuis son origine - XVIe siècle

L'évolution du texte biblique français depuis son origine - XVIIe siècle

L'évolution du texte biblique français depuis son origine - XVIIIe siècle

L'évolution du texte biblique français depuis son origine - XIXe siècle

L'évolution du texte biblique français depuis son origine - XXe siècle

L'évolution du texte biblique français depuis son origine - XXIe siècle

Le Bible expliquée de la Société biblique française a été éditée pour la 1ère fois en 2004. Elle est le résultat d'une traduction de l'hébreu et du grec en français courant .

1 Hélas ! la voilà toute seule, la cité autrefois si fréquentée ! Elle, si renommée parmi les nations, la voilà comme veuve. Hier princesse dominant les provinces, la voilà réduite au travail des esclaves. 2 Elle passe la nuit à pleurer, ses joues ruissellent de larmes. Parmi tous ses amis, plus personne pour la réconforter. Tous ses amis l'ont abandonnée, ils sont maintenant des ennemis pour elle.

La même année, les rabbins Nosson Scherman, educateur, auteur et orateur, et Meir Zlotowitz, auteur et éditeur, édite un ouvrage intitulé Megillat Ekah, la traduction et les commentaires étant fondés sur les sources talmudiques, midrachiques et rabbiniques . La traduction originale du texte biblique a été réalisée d'après la Bible du Rabbinat français, celle du commentaire et de l'introduction par le rabbin Jean-Jacques Gugenheim.

I Hélas ! Elle est assise solitaire ! La ville naguère populeuse est devenue comme une veuve. Elle, si puissante parmi les nations, princesse parmi les provinces, a été rendue tributaire. 2 Elle pleure amèrement dans la nuit, les larmes inondent ses joues ; elle n'a point de consolateur parmi tous [p. 55] ceux qui l'aimaient ; tous ses amis l'ont trahie et sont devenus ses ennemis.

La Bible dite du Semeur (BDS) parue en 1992 sous l'égide de la Société biblique internationale , a élaboré un texte compréhensible par un large public en visant à traduire le sens des phrases plutôt qu'à offrir une correspondance exacte entre les mots du texte original et les mots de la traduction :

Comment elle reste solitaire

la cité qui, naguère, était si populeuse !

Elle est comme une veuve ! Elle qui était importante au milieu des nations, princesse des provinces, elle est astreinte à la corvée ! Tout au long de la nuit, elle pleure, et ses larmes ruissellent sur ses joues. De tous ceux qui l'aimaient, aucun ne la console : Tous ses compagnons l'ont trahie et ils sont devenus ses ennemis.

La Bible d'étude Semeur, parue peu de temps après en 2000, présente bien entendu le même texte mais avec des références aux autres textes bibliques et des commentaires afin de faciliter une étude approfondie. La Bible des Peuples, parue en 1998, traduite à partir des textes originaux hébreux et grecs, est une traduction assez littérale, présentée et commentée pour les communautés chrétiennes et pour ceux qui cherchent Dieu par Bernard et Louis Hurault . Elle vise à rendre le texte plus percutant et actuel. C'est une réédition de la Bible des Communautés chrétiennes.

1 1 Hélas ! Elle reste seule, la ville au peuple nombreux, elle est resté comme une veuve, la grande parmi les nations ; jadis reine parmi les provinces, elle est soumise à la corvée. 2 Elle a pleuré toute la nuit et les larmes couvrent ses joues. Parmi tous ses amants, pas un ne la console. Tous ses amis l'ont trahie, sont devenus des ennemis.

En 2000, paraît la Bible Parole de vie qui connaîtra plusieurs éditions . Le texte qui est le résultat d'une traduction en "français fondamental", le vocabulaire étant volontairement restreint à 3 000 mots, en est le suivant :

1 1 Hélas ! la voici abandonnée, cette ville autrefois si peuplée ! Elle est comme une veuve, celle qui était si célèbre parmi tous les peuples. La voilà esclave, celle qui était une reine parmi les provinces ! 2 Elle passe ses nuits à pleurer, et ses joues sont couvertes de larmes. Parmi ceux qui l'aimaient, personne ne la console. Tous ses amis l'ont trahie, ils sont maintenant ses ennemis.

En 2000, paraît également une traduction du texte de Eikha par le Rav Yehoshua Ra'hamim Dufour .

1 Hélas! Comme elle est assise solitaire, la ville si peuplée autrefois, et maintenant comme une veuve ! Immense parmi les nations, princesse parmi les Etats, elle est réduite à payer tribut ! 2 Elle pleure sans cesse la nuit, et ses larmes couvrent ses joues. Elle n'a pas de consolateur parmi tous ceux qui l'aimaient. Tous ses amis l'ont trahie et sont devenus ses ennemis.

La littérature française entretient ainsi avec la Bible une relation paradoxale et plus riche que les autres littératures européennes mais, comme le dit Paul Claudel en 1936, malheureusement les Bibles de langue française ne nous donnent que des transcriptions pauvres et plates, sans résonance et sans poésie. Il est vrai que les traducteurs français n'associaient jamais d'écrivains contemporains. Trop souvent les traductions de la Bible en français sont issues d'une pensée de la langue, des langues, ou d'une pensée de l'histoire et de l'archéologie des textes, rarement, voire jamais, d'une pensée de la littérature, est-il dit dans la partie introductive de la Bible. C'est chose faite avec la Bible [des écrivains] depuis 2001 avec le travail collectif entre plusieurs exégètes et écrivains francophones, une cinquantaine, de part et d'autre de l'Atlantique, afin de retrouver la légèreté d'une langue écrite et parlée dans un monde en devenir. L'originalité repose donc sur la constitution de binômes composés d'un exégète et d'un écrivain. Le résultat est quelquefois décapant.

Aleph. Comment ! Elle habite en solitude, la ville remplie de peuple ? Elle est comme une veuve : Grande parmi les nations, princesse parmi les provinces, La voilà livrée à mépris. Beth. A pleurer : elle pleure dans la nuit Et ses pleurs sont sur ses joues. Pour elle, pas de consolateur, parmi ceux qui l'aiment, Tous ses proches l'ont trahie, Devenus pour elle ennemis.

La Nouvelle Bible Segond (NBS) , bible protestante, qui paraît en 2002, ne présente pas de différences avec la version précédente de 1874 tout au moins en ce qui concerne les textes étudiés dans le présent chapitre. La Bible d'Alexandrie LXX, traduction du grec de la Septante préparée dans le cadre du Centre Lenain de Tillemont de l'université Paris-Sorbonne, unité associée au CNRS, comprend dans le volume 25.2, paru en 2005 aux Editions du Cerf à Paris, les livres de Baruch, Lamentations, Lettre de Jérémie . L'introduction et les notes figurant en tête du livre des Lamentations ont été préparées par Isabelle Assan-Dhôte et Jacqueline Moatti-Fine .

Alph « Comme elle s'est assise solitaire, la cité qui s'était multipliée en peuples! Elle est devenue comme une veuve, elle le qui s'était multipliée parmi les nations, princesse parmi les provinces, elle est devenue tributaire !Tout au long de la nuit, elle pleure, et ses larmes ruissellent sur ses joues. Beth Elle a pleuré, pleuré dans la nuit, et ses larmes sur ses joues, et il n'y a personne qui la console, parmi tous ceux qui l'aimaient ; tous ceux qui la chérissaient l'ont trahie, ils sont devenus pour elle des ennemis.

La Nouvelle King James Française de 2006 présente une version classique du texte des Lamentations :

Comment est assise solitaire, la ville qui était si peuplée! Comment est-elle devenue comme une veuve! Celle qui était grande parmi les nations, et princesse parmi les provinces, comment est-elle devenue tributaire! Elle pleure beaucoup durant la nuit, et ses larmes sont sur ses joues; parmi tous ses amants, elle n'en a aucun pour la consoler; tous ses amis ont agi perfidement avec elle, ils sont devenus ses ennemis.

Dans l'essai biographie du prophète, Jérémie le prophète, l'homme en son temps ¸ figurent les Complaintes sur la destruction de Jérusalem . Ces textes, écrits par Eric Dereeper, abordent dans leur contexte historique les textes des Livres bibliques.

1 Hélas ! Elle est assise solitaire, cette ville si grande ! Elle est devenue comme une veuve ! Elle, si grande parmi les nations, princesse sur les provinces, elle est astreinte à la corvée ! 2 Elle passe la nuit à pleurer, ses joues ruissellent de larmes. De tous ceux qui l'aimaient, personne ne la console ; tous ses amis l'ont trahie, ils sont devenus ses ennemis.

Il faut prendre conscience que ces quelques pages ne traduisent qu'une brève évolution des textes bibliques des Lamentations de Jérémie. Ce chapitre n'a pas la prétention de décrire l'histoire de la bible. Bien entendu, les Lamentations de Jérémie ont été reprises dans différentes langues régionales françaises. C'est l'exemple même du jersiais, langue minoritaire de Jersey, qui vient des langues d'oil, du normand, du guernesiais, du picard, du gallo et du ouallon. Et si cette langue est intéressante à plus d'un titre, c'est qu'elle est encore parlée au XXe siècle jusqu'au bord de la Loire. Les deux premiers versets, écrits en jersiais par le poète Geraint Jennings en juin 2000 , se présentent comme suit :

La ville est veuve - la grise campangne mouothit. Les nièrs c'mîns vithent coumme des ribans dé deu Copant les bouais'sies d'if, dé tchêne, d'louothi, D'bouôlias et d'fau. Prannons d'la fouaille pouor l'feu, Satchant lé tondre. La tendresse dé nos tchoeurs Alleunm'tha les rouoges veues d'touos nos carrefours. Lé brit dû du trafi sonn'na nos plieurs. Nos lèrmes sont à laver hors nos amours.

Ces lamentations n'ont pas été mises en musique ! Chaque Leçon des Ténèbres se termine sur le texte latin, Jerusalem, Jerusalem, convertere ad Dominum Deum tuum, tiré du Livre du prophète Osée (14,2). Du Jerusalem, Jerusalem convertissez-vous au Seigneur vostre Dieu du XVIIIe au Allez reviens Israël jusqu'à Yhwh ton Dieu. Tu es tombé, c'est de ta faute du XXe, en passant par Reviens pécheur à ton Dieu qui t'appelle du XIXe, ce texte revient comme une ritournelle destinée à inciter à la conversion des âmes comme le rappelait récemment Paul VI dans son homélie de canonisation des martyrs d'Ouganda du XIXe siècle lorsque Charles Lwanga protégea les pages des avances homosexuelles du roi du Baganda, Mwanga . Parlant de ce crime, Paul VI recourt à Jérémie car combien ne reconnaîtraient pas la même confusion, le chaos culturel, l'idolâtrie, la licence, l'injustice des jours de Jérémie dans le milieu dans lequel tout prêtre, aujourd'hui en 1996, doit vivre, se déplacer, avoir son existence ? Combien, à un moment ou à un autre, ne pourraient pas faire l'écho au sentiment d'abandon complet de Jérémie, ou de solitude existentielle ? Combien n'a jamais souffert de cette frustration de Jérémie, celle de prêcher à des sourds ? La réforme du Concile du Vatican de 1962 a pratiquement supprimé les Lamentations de Jérémie à l'exception d'une partie de l'Oratio (versets 5:1 à 5:7 et 5:15 à 5:21) maintenue à la Prière matinale du Samedi Saint.

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