Igor Fyodorovich Stravinski
De Lamentations de Jérémie.
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Son œuvre, sans orientation liturgique ni historique précise, ''Threni: id est Lamentationes Jeremiae prophetae'' pour S, A, 2 T, B et B profonde soli, ch mixte et orchestre, commencée en Italie pendant l'été 1957 et achevée en mars 1958, est exécutée pour la 1<sup>ère</sup> fois dans le cadre de la ''Scuola San Rocco'' à Venise en 1958 sous la direction de l'auteur, et repose sur la technique sérielle (commande de Rolf Liebermann et de la Radio de Hambourg) déduite d'une seule série exploitée contrapuntiquement et harmoniquement, présentée selon 4 ordres : direct, rétrograde, inverse, rétrograde inverse, et des ordres dérivés. | Son œuvre, sans orientation liturgique ni historique précise, ''Threni: id est Lamentationes Jeremiae prophetae'' pour S, A, 2 T, B et B profonde soli, ch mixte et orchestre, commencée en Italie pendant l'été 1957 et achevée en mars 1958, est exécutée pour la 1<sup>ère</sup> fois dans le cadre de la ''Scuola San Rocco'' à Venise en 1958 sous la direction de l'auteur, et repose sur la technique sérielle (commande de Rolf Liebermann et de la Radio de Hambourg) déduite d'une seule série exploitée contrapuntiquement et harmoniquement, présentée selon 4 ordres : direct, rétrograde, inverse, rétrograde inverse, et des ordres dérivés. | ||
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+ | D'après le livret qui accompagne la version Herreweghe signé Stephen Walsh, l'écriture semble s'apparenter à une sorte de liturgie orthodoxe. Chaque verset ou section, annoncé par la lettre [classique] de l'alphabet hébreu, est rehaussé par le chœur à la manière des illuminations dans une ancienne bible, Puis le chœur ou les solistes chantent les versets dans une sorte de plain-chant polyphonique, entrecoupé de paroles en chœur. Dans le ''Quomodo sedet'' les sopranos et les altos chantent une forme particulière de la série, tandis que le ténor soliste chante les mêmes mots sur une autre forme et dans un tempo moins élevé, accompagné par le bugle jouant la même succession mais dans un tempo plus rapide. Pendant ce temps, les cordes choisissent des notes individuelles en manière de soutien. Tout cela rend l'effet d'une polyphonie élaborée, avec un fort accent mis sur des notes particulières - pour un effet assez différent de tout ce que l'on peut trouver chez Schoenberg. Par exemple, dans le duo de ténors a capella ''Plorans ploravit'', les voix chantent à nouveau différentes versions de la série, organisée de telle sorte que chaque accord forme une consonance. Cette remarque de Stravinsky : ''Quand je compose un intervalle, j'y suis attentif comme à un objet comme à quelque chose d'extérieur à moi, le contraire d'une impression'' reste constamment à l'esprit. | ||
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+ | Son sentiment pour la sonorité est également très perceptible. Threni est une oeuvre difficile a chanter et rarement donnée, et presque jamais enregistrée. Pourtant, la partition est transparente, et le défi pour les voix est de chanter juste ces lignes ut ces accords très ouverts. L'orchestration est idiosyncrasique et suggère souvent un « groupe [ancien ] a la sonorité curieuse » : sarrussophone plutôt que basson, trois différentes tailles de trombones, bugle, dans un orchestre standard pour le reste ; tout est utilisé avec parcimonie mais pour un effet frappant. L'écriture orchestrale est généralement fragmentée et annonce le discours plus piquant du Stravinsky de la dernière décennie, culminant dans les Requiem Canticles sa toute dernière oeuvre originale, excepté une toute petite mise en musique de The Owl and the Pussycat d'Edward Lear. | ||
Le chiffre 3 joue un rôle symbolique dans cette œuvre : 3 parties correspondant aux 3 fragments des ''Elégies'' (''De elegia prima, De elegia tertia et De elegia quinta'') ; mouvement central divisé en 3 parties (''Querimonia, Sensus spei et Solacium'' ; trios, triple énonciation des lettres hébraïques, série dérivée du rétrograde de la série originale divisée en 3 sous-groupes, etc.) | Le chiffre 3 joue un rôle symbolique dans cette œuvre : 3 parties correspondant aux 3 fragments des ''Elégies'' (''De elegia prima, De elegia tertia et De elegia quinta'') ; mouvement central divisé en 3 parties (''Querimonia, Sensus spei et Solacium'' ; trios, triple énonciation des lettres hébraïques, série dérivée du rétrograde de la série originale divisée en 3 sous-groupes, etc.) | ||
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+ | :'''Titre''' : '''Threni - Requiem Canticles''' | ||
+ | :'''Interprète''' : Collegium Vocale Gent, Royal Flemish Philharmonic | ||
+ | :'''Direction''' : Philippe Herreweghe | ||
+ | :'''Éditeur''' : Outhere | ||
+ | :'''Référence''' : LPH020 | ||
+ | :'''Année''' : 2016 | ||
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