Vesperal romain de 1875

De Lamentations de Jérémie.

Le Vesperal romain de 1875 montre un exemple plus tardif de notation grégorienne dont voici un extrait et son commentaire.

Y a-t-il un mode liturgique ? Le Vesperal romain n'en indique pas. L'Incipit finit sur un , Aleph, Quomodo, Beth et Plorans sur un do, Ghimel sur un , Migravit, Daleth, Viæ Sion, Hé, Facti sunt et Jérusalem sur un do. Il pourrait s'agir du 3ème mode, plagal, mais nous sommes à la fin du XIXe siècle ! Était-ce vraiment l'intention du compositeur Chabert d'écrire ses Lamentations sur un 3ème mode ?


Elles ne sont jamais groupées par neumes et on ne relève pas de notes pointées.

Le signe + figurant sur certaines notes indique la présence d'un port de voix possible exécuté avant le temps, agrément purement mélodique, ou d'un tremblement sur toute la durée de la note mais l'exécution ne devra jamais en être exagérée.

Les mélodies sont différentes pour chaque verset. Elles ne sont pas figuratives et restent avant tout "grégorienne". Le Jérusalem est repris systématiquement avec la même mélodie, comme un "refrain" ou un "leitmotiv".

Dans le chant syllabique, la note simple a une valeur qui peut être estimée à une croche. Mais cette valeur, des syllabes ou des notes, est souvent modifiée par la position qu'elles occupent dans la phrase littéraire ou musicale, position qui prend toute son importance à la fin des phrases, des membres de phrase, des incises et, en général, de toutes les divisions rythmiques. Ceci se traduit :

  • par un retard de la voix (mora vocis),
  • par une prolongation sur la dernière note ou même les deux dernières notes de chaque division,
  • par des pauses proportionnées à l'importance des divisions rythmiques.

C'est ainsi qu'ici on trouve les signes suivants :


Le texte n'est pas accentué ce qui ne facilite pas la lecture "life" par un chantre ou un enfant de chœur qui doit :


Pour reprendre le texte du Jerusalem, on peut très vite tomber dans la monotonie. En effet, le texte se découpe facilement en 4 fois 4 pieds : "Je-ru-sa-lem", "con-ver-te-re", "ad-Do-mi-num" et "De-um-tu-um". Le compositeur a donc choisi de varier chaque groupe de 4 pieds afin de rompre cette régularité. Ainsi, on trouve successivement les valeurs suivantes :

  • Jerusalem : 2 PL, 1 PC, 1 V soit 8 croches ;
  • Jerusalem : 2 PL, 1 PC, 1 V soit 8 croches (bis à la tierce) ;
  • Convertere : 1 PL, 3 PC, soit 7 croches ;
  • Ad Dominum : 3 PL, 2 PC, soit 7 croches ;
  • Deum tuum : 1 PL, 3 PC, soit 7 croches ;
  • 2ème Jerusalem : 2 PL, 2 PC, 1 V, soit 10 croches ;
  • 2ème Convertere : 1 PL, 4 PC, soit 9 croches ;
  • 2ème Ad Dominum : 2 PL, 1 PC, 1 V, soit 8 croches ;
  • 2ème Deum tuum : 2 PL, 2 PC, 1 V, soit 10 croches ;
  • 3ème Ad Dominum : 2 PL, 1 PC, 1 V, soit 8 croches ;
  • 3ème Deum tuum (final) : 8 O, 2 PL, 2 PC, 4 V, soit l'équivalent de 26 croches.

Á noter que dans les 3 séries des 7 croches, la répartition des valeurs des notes est inégale :

  • PC + PC + PL + PC
  • PL + PC + PC + PL + PL
  • PC + PL + PC + PC

et empêche une éventuelle lassitude. Bien entendu, ce phénomène se retrouve rarement dans les versets des Lamentations à cause de la variété du texte lui-même.

En notation diplomatique, le Jerusalem donnerait ceci :


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